"Chaque année, nous permettons le financement d'environ 15 startups".

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14.02.2022

Ces dernières années, plus de 300 millions de francs ont été versés à des startups suisses par l'intermédiaire d'investisseurs d'UBS et sous forme de crédits de croissance de la banque. Nous nous sommes entretenus avec Lukas Reinhardt, Head Growth Advisory UBS, pour savoir quelles jeunes entreprises sont visées, qui sont les investisseurs et comment se déroule le processus.

Monsieur Reinhardt, en 2021, les activités de financement des startups suisses a encore fortement augmenté. Quelle était la situation chez UBS ?
Pour nous aussi, 2021 a été une année très active. Nous avons mis en relation des investisseurs en capitaux propres avec une quinzaine de jeunes entreprises ou leur avons accordé des crédits. A cela s'ajoutent quelques autres cas qui se trouvent encore dans le pipeline.

Quinze financements d'entreprises en croissance par an, c'est un chiffre considérable pour la Suisse. Si nous regardons de plus près les financements par fonds propres, qui sont les investisseurs que vous et votre équipe mettez en relation avec les entreprises ?
Il s'agit en grande partie de clients privés fortunés d'UBS Wealth Management et de family offices. Nous considérons que l'accès à ces groupes d'investisseurs est l'USP d'un grand Wealth Manager comme UBS.

L'intérêt de ces groupes d'investisseurs pour les startups augmente-t-il ?
Nous avons déjà transmis avec succès un grand nombre de jeunes entreprises à des investisseurs au cours des années précédentes. En 2020, la première année de la pandémie, ce nombre était toutefois nettement inférieur. En revanche, l'intérêt a clairement repris l'année dernière.

Quelles sont les principales exigences que les startups doivent remplir pour intéresser l'UBS ?
Chaque année, nous examinons plus de 400 cas potentiels. Si les choses n'avancent pas, la raison principale est généralement que les entreprises se trouvent dans une phase trop précoce pour nous et qu'elles n'ont pas encore de "proof of market" à présenter. Nous nous concentrons clairement sur les scale-ups qui, selon notre définition, ont atteint environ un million de francs de chiffre d'affaires annuel et ce, avec un taux de croissance élevé.

L'exigence en matière de chiffre d'affaires signifie-t-elle que les startups des sciences de la vie ne correspondent pas à l’offre?
Pas nécessairement. L'exigence en matière de chiffre d'affaires peut exceptionnellement être supprimée s'il existe un investisseur institutionnel principal fort, doté d'une bonne réputation, d'un track record et de l'expertise nécessaire, qui a effectué la due diligence et négocié les conditions de la transaction, y compris l'évaluation du tour de financement. Ainsi, nous avons également la possibilité de travailler avec des entreprises des sciences de la vie qui ne peuvent pas encore réaliser de chiffre d'affaires commercial en raison du long cycle d'innovation.

À quoi faites-vous attention en ce qui concerne le potentiel des entreprises et l'équipe ?
En fin de compte, nous recherchons des cas qui peuvent présenter un modèle commercial évolutif à l'échelle internationale et qui opèrent sur un marché suffisamment grand. Les secteurs sont secondaires, ce qui compte, outre la croissance, le potentiel du marché et le modèle commercial, c'est le degré d'innovation, le bagage et l'expérience de l'équipe - c'est-à-dire le management, le conseil d'administration, les conseillers - et une situation concurrentielle gérable avec des barrières à l'entrée suffisamment élevées.

Les exigences que vous posez sont typiques des tours de croissance. Quel est le montant typique des fonds qui circulent lorsque des investisseurs de votre programme s’engagent ?
En règle générale, nous nous engageons dans des tours de table de série A et de série B d'un ordre de grandeur de 5 à 15, voire 20 millions de francs dans certains cas. Dans la plupart des cas, une partie du tour de table est souscrite par des investisseurs existants, tandis qu'UBS met de nouveaux investisseurs supplémentaires en contact avec l'entreprise.

Les startups sont intéressées par des investisseurs qui, outre l'argent, peuvent également apporter leur savoir-faire et leurs contacts. Y veillez-vous lors de l'appariement des entreprises et des bailleurs de fonds ?
Cela va pratiquement de soi, car nos clients privés s'engagent dans des secteurs qu'ils connaissent bien et disposent donc généralement d'une expérience entrepreneuriale propre et pertinente.

Les investisseurs ont-ils également de l'expérience en matière de financement d'entreprises?
Oui, en partie dans le domaine du capital-risque, mais encore plus souvent en ce qui concerne les investisseurs en private equity. Il est important pour nous que les bailleurs de fonds disposent de cette expérience nécessaire en matière de participation directe.

Cela vous permet-il de prendre la tête d'un tour de financement ?
Oui, cela peut arriver. Certaines des startups que nous mettons en relation ont déjà des investisseurs principaux, d'autres non. Les deux sont en principe possibles.

Avant que vous ne mettiez les startups en contact avec des investisseurs potentiels, elles doivent présenter un pitchdeck. À quoi accordez-vous de l'importance lors de l'évaluation? 
Plus le pitch deck est complet et plus l'entreprise met à disposition des données actuelles et nombreuses, plus le processus est rapide. Si nous trouvons la startup intéressante, nous l'invitons à un entretien et nous examinons d'autres informations pertinentes sur l'entreprise. Ce n'est qu'ensuite que nous abordons de manière ciblée les investisseurs potentiels et organisons ensuite une rencontre individuelle avec la scale-up. La suite concrète de la procédure de due diligence est ensuite laissée au choix de l'investisseur et de l'entreprise.

Seules les entreprises clientes d'UBS entrent-elles en ligne de compte ?
Oui, une relation d'affaires avec UBS doit exister ou être ouverte.

En parlant d’UBS, quelles autres offres sont intéressantes pour les startups ?
Outre notre activité d'intermédiaire, nous accordons des crédits de croissance, par exemple dans le cadre de l'initiative "SEF.Growth" du Swiss Economic Forum. S'y ajoutent des crédits garantis par le Fonds de technologie ou par la Promotion suisse des exportations (SERV). En outre, nous proposons un grand nombre de produits de Corporate Banking importants pour les startups, sans oublier les conditions préférentielles pour les comptes d'affaires et d'augmentation de capital dans le cadre d'UBS Start Business.

Lukas Reinhardt est responsable d'UBS Growth Advisory. Son équipe propose des solutions de financement pour les scale-ups à forte croissance. Plus d'informations sur le site d'UBS Growth Advisory.

(SK / ES)

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